Crise du Kamour : Quant une crise sociale génère une autre
Par: Krimi Khémaies
« Une entreprise ne peut pas donner ce qu’elle ne gagne pas », c’est le message de détresse que Wilhelm Sackmaier, directeur général de la société pétrolière autrichienne « OMV Tunisie », a, semble t-il, cherché à transmettre à la ministre de l’Industrie, de l’énergie et des mines, Saloua Seghaïer lors d’une rencontre qui a eu lieu, le 11 septembre 2020, à Tunis.
A travers ce message, le premier responsable d’ « OMV Tunisie» entreprise spécialisée dans la production et la commercialisation du pétrole et du gaz, au sud de Tunisie, entendait justifier des décisions importantes que la société s’apprêterait à prendre en raison de la persistance du blocage de la production par les
sit-inneurs du Kamour.
Ces jeunes, qui seraient manipulés par les sectes islamistes d’Ennahdha et de son appendice la coalition Elkarama, bloquent depuis mi juillet dernier, le pompage du pétrole et du gaz de plusieurs compagnies pétrolières étrangères. Ils réclament, contre tout bon sens, l’application totale des conventions conclues avec les gouvernements irresponsables qui s’était succédé depuis 2011.
OMV Tunisie, qui co-exploite avec l’ETAP, le gisement Nawara sur la base duquel le budget 2020 a été concocté, a déjà menacé dans une lettre adressée au Président de la république Kaïes Saïed, de quitter le pays en raison des pertes qu’elle ne cesse de subir suite au blocage de la production.
Comme Il fallait s’y attendre, un jour après la rencontre du Directeur général de la société avec la ministre, OMV Tunisie a décidé « de réaménager le temps de travail de ses salariés, et de réduire leurs salaires à 60% ».
Cette décision a été prise, selon le communiqué rendu public par OMV Tunisie, « dans une tentative de sauver les meubles, vues les grandes pertes accumulées par la compagnie depuis la fermeture de la vanne d’Al Kamour par des protestataires, à la mi-juillet ».
Autre effet collatéral de ce blocage de la production, l’arrêt des sociétés de services qui assurent des prestations logistiques aux sociétés pétrolières opérant au sud du pays avec comme corollaire la mise au chômage technique de leurs travailleurs.
Moralité de l’histoire : les séditieux d’El Kamour, qui protestent contre le chômage viennent de générer, par leur extrémisme, de nouveaux chômeurs. Comme quoi, une crise entraîne une autre.
Entre temps, la présidence de la république prétend, par la voix de son conseiller chargé des affaires économiques Hassen Bedhiaf, avoir une vision de la solution. Une autre profession de foi sans lendemain dans la mesure où le Conseiller ne fournit aucun détail sur cette solution.
Krimi Khémaies
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