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Divergence Gouvernement-BCT : Une mauvaise querelle

Krimi Khémaies

La divergence des approches du gouvernement et de la BCT à propos du financement du déficit budgétaire pour l’exercice 2020 (11 Milliards (Mds) de DT environ) ne sert en rien l’intérêt général du pays et risque même d’aggraver encore la crise. Et pour cause.

En théorie, l’efficacité d’une économie suppose, entre autres,  des stratégies et visions claires mais surtout une bonne coordination entre monétaristes (BCT) et budgétistes (gouvernement). C’est ce qu’on appelle dans le jargon macro-économique le  policy-mix.

Les premiers représentés en Tunisie, essentiellement, par la Banque centrale de Tunisie ont pour mission d’agir sur l’offre de la monnaie dans le but de remplir son objectif de triple stabilité : stabilité des taux d’intérêt, stabilité des taux de change et stabilité des prix
Les budgétistes, c’est-à-dire le gouvernement, se soucient quant à eux de réaliser les meilleurs scores de croissance, d’emploi et d’équilibre des échanges extérieurs.

Malheureusement, depuis 2011, en Tunisie, budgétistes et monétaristes donnent l’impression qu’ils n’appartiennent au même pays et qu’ils évoluent dans des bantoustans.

Pour revenir à la polémique suscitée par la proposition du gouvernement d’associer la BCT au financement partiel du déficit budgétaire (14 Mds de DT réduit ensuite à 11,5 Mds) , proposition que l’Institut d’émission a tout simplement rejeté, nous pensons qu’au regard des difficultés exceptionnelles que rencontre le gouvernement Mechichi qui n’a, ne l’oublions pas,  que quatre mois d’existence la démarche du ministre des finances est défendable pour deux raisons majeures.

La première consiste en le fait que l’argent qui sera mobilisé, en partie et exceptionnellement auprès de BCT servira à payer en dinars les dettes des entreprises publiques et des impayés des entreprises privées. L’impact attendu sera perceptible à travers l’injection  de l’argent dans l’économie réelle et l’amorce d’une reprise de l’économie.

La deuxième a trait au fait que l’emprunt en dinars ne va  pas se traduire, par l’effet de change si jamais la Tunisie avait recouru à l’emprunt extérieur, par des surcoûts pour le Trésor. En d’autres termes, le montant demandé à la BCT va coûter moins cher au Trésor.

Rappelons que pour financer le déficit budgétaire de 2020, le gouvernement a proposé trois pistes : un financement sur le marché des Bons e Trésor assimilables (BTA), un financement international d’un milliard d’euros et d’un complément auprès de la BCT.

FIN

 

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