atronat :Portée de la création d’une 3ème organisation patronale
Krimi Khémaies
Dénommée “organisation professionnelle des entrepreneurs – Tunisia“ (Open Tunisia) vient de voir le jour. Selon ses fondateurs, pour la plupart des dissidents de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), la nouvelle organisation est dédiée aux petites et moyennes entreprises (PME) et très petites entreprises (TPE).
Toujours d’après son bureau exécutif conduit par son président, Ridha Charaa, expert-comptable, ancien président du bureau CONECT Tunis, Open Tunisia aura pour mission d’accompagner les TPE-PME dans tous les secteurs économiques, de les aider à défendre leurs intérêts et de mettre en valeur leur rôle dans le développement socio-économique du pays. Il s’agit également de valoriser, par leur canal, les potentialités humaines et naturelles des régions par l’encouragement de l’initiative privée, du partenariat public privé et d’une plus grande ouverture sur les marchés internationaux porteurs.
Une évidence : la création de cette nouvelle organisation vient affaiblir le patronat représenté au temps des régimes autoritaires de Bourguiba et de Ben Ali par la redoutable UTICA qui faisait, à l’époque, la pluie et le beau temps.
Seulement depuis 2011, cette organisation, perçue déjà depuis des décennies, plus comme un cartel de rentiers que comme une bourgeoisie nationale, a essuyé plusieurs échecs et coups durs.
Le premier date de 2011, avec la dissidence de son ancien vice- président Tarek Chérif qui a créé sa propre organisation la Conect.
Le second remonte à 2014 lorsque l’Utica n’a pas réussi à constitutionnaliser le droit du travail, un échec visible, aujourd’hui, avec ses flemmards embrigadés par des partis conservateurs extrémistes qui bloquent partout dans le pays les sites de production.
Le troisième concerne la rébellion, en 2017, de la puissante Fédération tunisienne du textile et habillement (FTTH) qui avait menacé de quitter l’Utica en raison de la marginalisation des textiliens tunisiens et la forte représentativité des franchisés au sein de l’organisation patronale. « Sur cinq articles écoulés en Tunisie, une seule est fabriquée en Tunisie », disait Hosni Boufaden, président de la FTTH.
La quatrième est la tendance de l’opinion publique à diaboliser les patrons et à leur faire assumer les conséquences désastreuses de l’économie de rente dont ils sont les principaux acteurs.
La 5ème enfin est l’effritement que connaît de plus en plus le patronat à travers ces dissidences dont la création d’Open Tunisia en est une éloquente illustration.
FIN
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